Une équipe de la Faculté de médecine, dirigée par Ali Akoum, vient de préciser le rôle joué par la protéine MIF dans la chaîne de réaction qui conduit à l'endométriose, un problème gynécologique qui frappe 10% des femmes en âge de se reproduire. L'étude publiée par cette équipe dans un récent numéro de la revue The American Journal of Pathology vient appuyer le recours aux inhibiteurs de MIF dans le traitement de cette maladie.
L'endométriose est causée par la migration de cellules de l'utérus (endomètre) vers la cavité abdominale où elles s'implantent et se multiplient de façon anarchique sur les trompes, les ovaires ou d'autres organes. Leur prolifération provoque une réaction inflammatoire qui peut entraîner des douleurs pelviennes ou abdominales chroniques – la moitié des règles douloureuses serait attribuable à ce problème. Elle peut aussi causer des saignements irréguliers, des maux de dos, des problèmes intestinaux et, dans 40 à 45% des cas, l'infertilité.
En 2006, l'équipe d'Ali Akoum a découvert que des concentrations élevées de MIF (macrophage migration inhibitory factor) étaient étroitement associées à deux des principaux symptômes de la maladie: l'infertilité et les douleurs pelviennes. «Je ne crois pas que cette protéine soit un simple marqueur de la maladie, avait alors déclaré le chercheur. Si nous parvenions à inhiber son expression pour en ramener la concentration à un niveau normal, nous pourrions du même coup atténuer les problèmes des femmes qui souffrent d'endométriose.» La suite des événements tend à lui donner raison.
En situation normale, la MIF joue un rôle dans la multiplication cellulaire, la réparation des tissus et la production de nouveaux vaisseaux sanguins. Chez les femmes qui souffrent d'endométriose, il y a un excès de MIF qui favorise l'inflammation. L'équipe du professeur Akoum vient de découvrir pourquoi. La MIF stimule la production d'aromatase, une enzyme qui participe à la synthèse des estrogènes dans les cellules de l'endomètre qui ont migré vers la cavité abdominale. La surabondance d'estrogènes qui en résulte stimule à son tour la production de MIF, créant ainsi cette douloureuse boucle de rétroaction qui lie les dimensions hormonale et inflammatoire de la maladie.
Les inhibiteurs d'estrogènes ont montré une certaine efficacité dans le traitement de l'endométriose, mais ils présentent un inconvénient majeur: ils réduisent la production d'estrogènes dans tout l'organisme, ce qui pourrait avoir des effets néfastes sur les autres tissus et organes qui ont besoin de cette hormone. Pour une bonne partie des femmes, la solution réside du côté des inhibiteurs de MIF. «On s'attaquerait non seulement au problème d'inflammation, mais aussi à celui de la production anormale d'estrogènes, fait-il valoir. Ce traitement pourrait être administré de façon ciblée aux femmes qui surexpriment la MIF, soit environ 70% des patientes.»
Les tests effectués sur des souris ont produit des résultats encourageants, mais les inhibiteurs existants ont des effets trop draconiens sur la MIF. «Il ne faut pas réduire trop radicalement sa concentration dans l'organisme parce que cette protéine intervient dans des processus essentiels, prévient le professeur Akoum. Nous avons amorcé des discussions avec des chimistes afin de mettre au point de nouveaux inhibiteurs qui pourraient réduire la MIF de façon plus modérée.»
L'étude est signée par Véronique Veillat, Valérie Sengers, Mathieu Leboeuf, Jacques Mailloux et Ali Akoum, de la Faculté de médecine, et par leurs collègues Christine Metz et Thierry Roger. Elle a été saluée par le Faculty of 1000, un regroupement d'experts internationaux qui sélectionnent les recherches scientifiques les plus marquantes parmi toutes celles qui sont publiées chaque semaine.
L'endométriose est causée par la migration de cellules de l'utérus (endomètre) vers la cavité abdominale où elles s'implantent et se multiplient de façon anarchique sur les trompes, les ovaires ou d'autres organes. Leur prolifération provoque une réaction inflammatoire qui peut entraîner des douleurs pelviennes ou abdominales chroniques – la moitié des règles douloureuses serait attribuable à ce problème. Elle peut aussi causer des saignements irréguliers, des maux de dos, des problèmes intestinaux et, dans 40 à 45% des cas, l'infertilité.
En 2006, l'équipe d'Ali Akoum a découvert que des concentrations élevées de MIF (macrophage migration inhibitory factor) étaient étroitement associées à deux des principaux symptômes de la maladie: l'infertilité et les douleurs pelviennes. «Je ne crois pas que cette protéine soit un simple marqueur de la maladie, avait alors déclaré le chercheur. Si nous parvenions à inhiber son expression pour en ramener la concentration à un niveau normal, nous pourrions du même coup atténuer les problèmes des femmes qui souffrent d'endométriose.» La suite des événements tend à lui donner raison.
En situation normale, la MIF joue un rôle dans la multiplication cellulaire, la réparation des tissus et la production de nouveaux vaisseaux sanguins. Chez les femmes qui souffrent d'endométriose, il y a un excès de MIF qui favorise l'inflammation. L'équipe du professeur Akoum vient de découvrir pourquoi. La MIF stimule la production d'aromatase, une enzyme qui participe à la synthèse des estrogènes dans les cellules de l'endomètre qui ont migré vers la cavité abdominale. La surabondance d'estrogènes qui en résulte stimule à son tour la production de MIF, créant ainsi cette douloureuse boucle de rétroaction qui lie les dimensions hormonale et inflammatoire de la maladie.
Les inhibiteurs d'estrogènes ont montré une certaine efficacité dans le traitement de l'endométriose, mais ils présentent un inconvénient majeur: ils réduisent la production d'estrogènes dans tout l'organisme, ce qui pourrait avoir des effets néfastes sur les autres tissus et organes qui ont besoin de cette hormone. Pour une bonne partie des femmes, la solution réside du côté des inhibiteurs de MIF. «On s'attaquerait non seulement au problème d'inflammation, mais aussi à celui de la production anormale d'estrogènes, fait-il valoir. Ce traitement pourrait être administré de façon ciblée aux femmes qui surexpriment la MIF, soit environ 70% des patientes.»
Les tests effectués sur des souris ont produit des résultats encourageants, mais les inhibiteurs existants ont des effets trop draconiens sur la MIF. «Il ne faut pas réduire trop radicalement sa concentration dans l'organisme parce que cette protéine intervient dans des processus essentiels, prévient le professeur Akoum. Nous avons amorcé des discussions avec des chimistes afin de mettre au point de nouveaux inhibiteurs qui pourraient réduire la MIF de façon plus modérée.»
L'étude est signée par Véronique Veillat, Valérie Sengers, Mathieu Leboeuf, Jacques Mailloux et Ali Akoum, de la Faculté de médecine, et par leurs collègues Christine Metz et Thierry Roger. Elle a été saluée par le Faculty of 1000, un regroupement d'experts internationaux qui sélectionnent les recherches scientifiques les plus marquantes parmi toutes celles qui sont publiées chaque semaine.