Vers une meilleure prise en charge de l’endométriose
AUTEUR: Sylvie Dellus Publié le 15.07.2013
L’association Endofrance a été reçue deux fois au ministère de la Santé pour réclamer l’ouverture de consultations spécialisées dans les hôpitaux. « Ça bouge », assure sa présidente, Yasmine Candau.
« La prise en charge de l’endométriose n’est pas du tout adaptée. Trop peu de médecins connaissent vraiment cette pathologie qui touche, pourtant, une femme sur dix », regrette Yasmine Candau, présidente d’Endofrance.
Rassembler des équipes pluridisciplinaires
L’association a été reçue deux fois au ministère de la Santé, en avril et à la fin du mois de juin.« Nous demandons la création et la labellisation de centres de référence, poursuit Yasmine Candau. Compte tenu de la diversité des lésions dues à l’endométriose, il faut rassembler une équipe pluridisciplinaire comprenant un gynécologue, un chirurgien, un gastro-entérologue, un urologue, un psychologue, un médecin spécialiste de la douleur et un spécialiste de l’infertilité. »
Six ans en moyenne pour poser le diagnostic
L’endométriose touche, en effet, les organes génitaux (utérus, ovaires, trompes…), mais elle peut aussi affecter la vessie ou les intestins. Les cellules de l’endomètre, la muqueuse de l’utérus, sont normalement évacuées par les règles lorsqu’il n’y a pas de fécondation. Mais, chez certaines femmes, ces cellules prolifèrent en dehors de l’utérus provoquant des lésions et des adhérences. 30 à 40 % de ces femmes souffrent d’infertilité.
Le principal symptôme est la douleur pendant les règles, un signe trop souvent banalisé. C’est pourquoi Endofrance a obtenu le feu vert du ministère de la Santé pour rencontrer l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), dès la rentrée. Ensemble, ils vont préparer une campagne d’information destinée au grand public. « Pour la première fois, nous avons le sentiment d’être entendues. Ça bouge », se réjouit Yasmine Candau.
Pour elle, il est urgent d’agir car le diagnostic d’endométriose est souvent posé avec retard - six ans en moyenne - un délai pendant lequel la maladie continue de progresser. D’où l’intérêt des centres de référence.Un projet est déjà bien avancé au Centre hospitalier du Belvédère près de Rouen. D’autres à Paris (hôpital Cochin), Brest, Nice et Angers n’attendent plus que le feu vert du ministère.
Pour en savoir plus : http://www.endofrance.org/